Nos cités vont craquer !

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Mais où est passé François Lamy ? Il y a bien un ministre de la Ville dans l’organigramme du gouvernement. Mais il fait montre d’une discrétion stupéfiante au moment où la situation de la population des quartiers se dégrade à grande vitesse.

Malgré les promesses que le « redressement » se ferait « dans la justice », les quartiers populaires sont les premières victimes de la cure d’austérité décidée par le gouvernement.

La réduction programmée des dépenses publiques signifie un nouveau recul des services publics et une baisse des moyens des associations qui tendent à les remplacer. Alors que le candidat Hollande avait promis un deuxième plan national de rénovation urbaine, le ministre Lamy le reporte sine die et annonce un gel des crédits de politique de la ville, et donc une baisse, inflation déduite, en prétendant qu’il faut concentrer l’argent là où on a en le plus besoin. Il promet de faire plus avec moins : le refrain est bien connu. Ses prédécesseurs de droite en ont usé jusqu’à la corde.


Il annonce que les politiques de droit commun prendront le relais. Chiche ! Le gouvernement devrait alors annuler la RGPP, rétablir l’indemnisation des chômeurs en fin de droit, développer la gratuité des services publics indispensables à la vie, relocaliser l’industrie, abroger les franchises médicales… Rien de tout cela : le droit commun sera l’austérité pour tous.

Comment croire que la population des quartiers va subir la misère et la précarité sans réagir ? Comment croire qu’elle va accepter de s’entendre dire qu’elle doit se serrer la ceinture parce que nous aurions « vécus au-dessus de nos moyens ». Comment croire qu’elle va attendre sans broncher un « retour de la croissance », de plus en plus hypothétique alors que les ressources naturelles s’épuisent, pour avoir le droit de vivre dignement ?

Nous ne demandons pas un traitement différencié pour les quartiers populaires. Nous demandons juste l’égalité. Celle-ci impose de rompre avec les politiques d’austérité qui sont toujours payées par les plus pauvres. C’est parce qu’il a renoncé à tenir ce discours de vérité que le ministre de la Ville est obligé de se taire.