Le 9 avril est un grand jour

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Ouvrez vos yeux, coupez la télé. Nous serons des centaines de milliers dans la rue à l’appel des syndicats CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU. C’est la première fois depuis trente ans que le vocabulaire employé pour convoquer la manifestation et la grève est celui d’un appel à grève générale interprofessionnelle. Il faudra considérer le nombre des grévistes. Et le nombre des manifestants, car je suppose que cette fois ci de nouveau, il y aura de la RTT déposée. On devra donc penser aussi à tous ceux qui ne peuvent pas faire grève ou qui en sont empêchés par la peur ou la gêne financière excessive. Je connais d’avance les critiques qui peuvent être faites contre ce genre de grève « sans lendemain » et de manifestation « sans objectif ». Je désapprouve ces objections, je le dis franchement.

La journée du 9 avril est un point d’ancrage précieux, utile et indispensable. Je me mêle rarement de donner un point de vue de cette nature puisque le Parti de Gauche s’interdit de commenter les stratégies syndicales. Il se contente d’appuyer les mobilisations que les syndicats organisent. Aujourd’hui moins que jamais je ne peux être convaincu d’exiger une consigne maximaliste pour contester l’utilité d’un pas en avant concret. Dans le contexte des lendemains et des veilles d’élection que nous affrontons, l’initiative des syndicats est un bol d’air frais. Une bouffée d’oxygène pour le pays. Il donne la possibilité de voir la question sociale reprendre le pas sur la question ethnique. Et les organisations des salariés parler en leur nom plutôt que ceux qui usurpent leur parole où qu’ils soient sur la scène politique. Comme d’habitude, les mauvais coups viendront du gouvernement. Déjà il essaie de contrebalancer l’info syndicale du jour par une de ces rencontres bidon à l’Elysée avec des organisations patronales. Quel symbole de la déchéance du PS que cette initiative !

Sur le terrain, je sais que les syndicats organisent méthodiquement leur mobilisation. J’ai rencontré beaucoup de dirigeants syndicalistes, hors caméras et média, pour comprendre la situation telle qu’ils la perçoivent avec ses forces et ses faiblesses pour notre camp. L’explosion du champ politique à gauche et la politique du PS pèsent lourd en poids de démoralisation et de défaitisme. Mais la rage est là aussi. Où le point d’équilibre va-t-il se fixer dans les mois qui viennent ? Tous, nous pensons que ce sera une marche massive demain à Paris et dans les grandes métropoles. En particulier, nous allons voir la CGT relever la tête après un épisode douloureux et humiliant. Et c’est un évènement déjà à soi seul que de pouvoir voir la CGT de retour sur la scène nationale quand d’aucuns pensaient s’en être débarrassé. Pour autant, ça ne me fait pas oublier les autres syndicats, cela va de soi, et notamment FO qui a en réalité été le déclencheur initial de ce processus. Des camarades de Solidaires m’ont décrit l’ambiance là où les structures de base mobilisent ensemble notamment là où on met en œuvre des déplacements. Ce sont de bonnes nouvelles.

Demain, il faut être dans la rue. Où que vous soyez, où que vous en soyez, demain il faut aider de toutes nos forces la mobilisation des syndicats.