Edito

C'est ça, la lutte des classes !

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On se souvient de la petite phrase lancée par Jérôme Cahuzac, alors Ministre du Budget, lors de son débat avec Jean-Luc Mélenchon dans l'émission de télévision Mots Croisés le 8 janvier dernier : « la lutte des classes, je n'y ai jamais cru ». Et bien Monsieur Cahuzac, vous êtes pourtant en plein dedans.

Ainsi, Mediapart avait raison. Le Ministre du Budget, chargé d'élaborer le budget de l'État avec l'argent public collecté auprès des contribuables, a avoué avoir un compte en Suisse, donc détourner des sommes afin de le soustraire à l'impôt. Quelles sont les leçons de tout ceci ?

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L’Alsace doit rester française

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Dans un mois jour pour jour, le 7 avril, se tiendra dans notre pays un référendum dont aucun organe de presse national ne parle. Les habitants de la région Alsace se prononceront sur la création d’une nouvelle collectivité territoriale fusionnant le Conseil régional et les conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas là d’une question alsacienne. Ce vote concerne la France entière. Ce «véritable laboratoire pour un nouveau modèle de décentralisation à la française» (ce sont les termes de la résolution adoptée par ces trois collectivités) préfigure même «l’Acte III de la décentralisation» que le gouvernement veut faire adopter à l’automne prochain.

Dans ce referendum, le camp du « oui » tient tous les leviers de commande. Ca ne vous rappelle rien ? C’est d’abord l’UMP qui est à la manœuvre, à travers les trois présidents UMP des trois collectivités concernées. Cela fait plusieurs années que la droite alsacienne a conçu le projet de collectivité territoriale d’Alsace (CTA) et se bat pour le faire aboutir. Mais EELV soutient aussi la CTA, tout comme le FN et les autres partis d’extrême-droite. « L’intérêt régional » permet des alliances qui seraient conspuées au plan national. Comme d’habitude, le PS est divisé. Ses élus ont éclaté entre le pour (8 d’entre eux), le contre (5 autres) et l’abstention (9). Ces divergences sont souvent territoriales plutôt qu’idéologiques : les élus de Strasbourg voient d’un mauvais œil la réduction de leur influence et la concurrence que la CTA représenterait pour la future métropole. Le principal journal régional, les Dernières nouvelles d’Alsace, fait abondamment campagne pour le « oui ». Il oppose à nos arguments le même ostracisme indigné que celui dont il nous avait accablés quand nous avions proposé l’abrogation du concordat. La seule force politique qui appelle à voter « non » est donc le Front de Gauche. Mais nous n’avons aucun droit d’expression dans le cadre de la campagne officielle. Fort heureusement, il faut aussi compter avec les prises de position de la CGT, de FO et de la FSU contre le projet. Bref la bataille est loin d’être perdue pour nous. Surtout que la loi exige, pour que le projet soit adopté, que les « oui » obtiennent plus du quart des inscrits. L’abstention dessert donc nos adversaires. Ca change ! Alors qu’ils s’en contrefichent le reste du temps, les voilà qui s’affolent devant le risque d’une abstention massive. L’Alsace est donc inondée de campagnes financées par les collectivités favorables au « oui » pour augmenter la participation électorale. Leur message est indigent : tous ceux qui aiment l’Alsace viendront voter, « oui » bien sûr ! Des collectifs se mettent en place, qui sont surtout l’occasion de concrétiser dans des structures communes le flirt récurrent auquel se livrent figures du PS et centristes.

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SPL : Sociétés Publiques Locales ou Service Public Libéral ?

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Si nous voulons avoir un avis pertinent sur les Sociétés Publiques Locales (SPL), nous ne pouvons faire l'impasse sur le contexte dans lequel elles ont été créées par le législateur. Sommes-nous réellement dans un contexte économique de relance propice au financement des services publics, qu'ils soient nationaux ou locaux ? Sommes-nous dans un contexte politique qui fait la part belle à l'intérêt général au détriment des intérêts privés ? Une fois ce contexte examiné, alors nous pouvons réfléchir si la mise en place d'une SPL est une bonne chose pour la gestion publique et les citoyens qu'elle doit servir, ou pas.

Dans l'esprit du législateur, 3 principes sont retenus pour la création des SPL :

  • Leur marché est un territoire ;
  • Leur métier : le développer
  • Leur valeur ajoutée : marier les atouts de l'entreprise aux valeurs du public.

Rien que les termes utilisés font peur. Sociétés anonymes fonctionnant avec un conseil d'administration, les SPL sont régies par le droit privé. Les salariés et leur comptabilité relèvent eux aussi du droit privé. Après avoir ouvert le service public aux contrats à durée déterminée et aux contrats à durée indéterminée, c'est une étape supplémentaire qui est franchie dans la casse du statut de fonctionnaire. Désormais, pour gérer un service public, voilà un outil supplémentaire pour faire faire ces missions de service public par des emplois de droit privé.

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Des Métropoles ? Est-ce bien utile ?

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Le regroupement de collectivités locales pour en faire des ensembles de très grandes tailles géographiques est à la mode. Loin de moi l'idée de critiquer les mutualisations de moyens et les coopérations sur des projets ; président d'une communauté d'agglomération, j'en connais tout l'intérêt. Encore faut-il savoir pourquoi cette volonté farouche de faire des Métropoles. Qu'est-ce qui guide le législateur dans ce sens et les élus locaux qui s'y engouffrent à toute vitesse ?

Le 1er argument que j'entends souvent est «nous devons avoir une taille pertinente pour être compétitif au niveau européen». Ça commence bien. Les territoires sont donc en compétition, les collectivités locales aussi, le service public doit se faire une guerre économique qui n'a pas de sens. Une telle vision entérine l'inégalité entre territoires et par conséquent entre citoyens de différentes régions. Ce n'est pas notre vision du monde, c'est encore moins notre vision de ce que doit être notre République une et indivisible.

La taille très importante de collectivités locales représente aussi des marchés considérables pour les entreprises. Transports, BTP, voiries, espaces verts, crèches, gaz, eau,... Tout ceci aiguise l'appétit des acteurs privés prêts à dévorer ces prés carrés du service public. Lorsque nous avons à faire à des élus locaux qui déjà, dans leur mairie, dans leur agglo, privatisent à tout vent, nous voyons l'opportunité que représenteraient ces immenses marchés ouverts que constituent les Métropoles. Celles-ci pourront exercer toutes les compétences des communes, des agglomérations, des Départements, des Régions et même celles de l'État. C'est dire l'immense profit que pourraient en tirer les acteurs privés. Partout ? Non ! Car ces Métropoles se feraient sur la base du volontariat. Ici, non, ici une riche, ici une pauvre... Encore un coup porté à l'unité et à l'égalité républicaine.

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Des accords historiques ou désaccord historique ?

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François Hollande avait annoncé un accord historique entre les syndicats de salariés et le MEDEF pour réformer le marché du travail, afin de renforcer la compétitivité des entreprises. Nous lui rappelons que la réelle plus-value des entreprises françaises dans un contexte mondialisé ne peut résider dans le moins-disant social et le mieux-disant flexible. La France ne peut pas s'aligner sur des pays qui n'ont aucun droit social. Qui plus est, cela conduirait tous les pays à casser les acquis sociaux et paupériseraient les peuples dans une course effrénée à la baisse des coûts du salariat, et continueraient ce cercle vicieux qui fait que les salaires de plus en plus bas consomment de moins en moins, que les entreprises produisent de moins en moins, etc.

La France doit se positionner dans ce qui fait sa force depuis maintenant de très nombreuses années : la haute qualification de sa main d’œuvre. C'est par leur savoir-faire que les entreprises françaises peuvent s'en sortir dans le concert international. Ceci nécessite donc de renforcer l'éducation, la formation, la recherche et non de réduire les budgets publics.

Avec cet « accord » qui n'en est pas un, on vient réaliser le rêve de la droite et du MEDEF.  Ce dernier a obtenu tout ce qu'il revendique depuis des années : faciliter les licenciements et limiter les recours, plus grande précarité des contrats de travail notamment en favorisant les CDD à durée très courtes, exonérations patronales, etc.

Toutefois, ce n'est pas un accord. Un accord, c'est lorsque chaque partie s'y retrouve. Or là, seule le MEDEF est satisfait. Les syndicats ont d'ores et déjà dénoncé cet « accord » qui entérinerait l'incroyable régression sociale. Ce n'est pas l'accord, mais le recul des droits des salariés qui est historique ! Et qu'on ne vienne plus nous dire comme l'ont fait certains ministres récemment, que nous ne sommes pas dans le monde réel. Sans quoi nous finirions par trouver que les arguments des ténors du Parti Socialiste se ressemblent toujours un peu : du côté de la finance, c'est la crédibilité ; du côté des salariés et du peuple, c'est l'utopie ! Ça aussi c'est un changement « historique » à gauche.

Les élus du Parti de Gauche appellent donc tous les élus de gauche, et notamment bien sûr les parlementaires, quelque soit leur parti, à s'opposer à cette réforme qui marquerait un recul sans précédent depuis plus de 50 ans des droits des salariés.

Budgets locaux : posons les actes de notre autonomie conquérante

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Après le temps du débat national sur la loi de finance et les orientations dont le coeur est l'austérité pour tous, vient le temps des débats d'orientation budgétaire dans les collectivités locales. Les élus de la gauche par l'exemple n'ont cessé de le dénoncer : le vote irresponsable de la règle d'or qui a conduit au gel des dotations pour les collectivités, c'est la remise en cause des politiques publiques dans nos départements, nos régions et nos communes (Cf notre résolution Finances publiques : non à la péréquation de l'austérité !). Et c'est d'autant plus grave que parallèlement à ce gel, qui correspond à une baisse si on prend en compte l'inflation, les difficultés d'accès au crédit pour financer les investissements ont des conséquences dramatiques sur les budgets locaux. Nous avons ainsi interpellé le gouvernemement dans une résolution Contre la raréfaction et le coût des emprunts, pour un pôle public de financement des collectivités locales.

Ces craintes se vérifient aujourd'hui. Des élus Front de Gauche se mobilisent dans leurs assemblées pour refuser l'austérité, en posant des actes de rupture avec des budgets qui ne sont pas à la hauteur de nos exigences en terme de déploiement du service public. Face à la crise et à la domination de la finance, nous avons besoin de poser des actes forts. Nous voulons des budgets de combat, qui ouvrent des droits nouveaux, qui sont des points d'appui pour les citoyens. Face à la pauvreté, et la précarité, nos ne nous satisfaisons pas des budgets de bons gestionnaires des deniers publics, qui en définitive ne diffèrent pas d'une ville socialiste à une ville de droite, si ce n'est à la marge. De l'aveu même d'un élu PS de la Meuse, Le PS n’aurait pas fait un budget différent de la droite!

C'est pour ces raisons que des élus régionaux quittent la majorité social-libéral dans le Nord Pas-de-Calais. Ainsi, au Conseil de Paris, nos élus n'ont voté ni le volet recette, ni le volet emploi du budget présenté par Bertrand Delanoë , qui a eu besoin des voix de la droite pour son adoption ; au conseil régional d'Ile-de-France, le Groupe Front de Gauche et ALternatifs est intervenu pour réclamer de l'Etat qu'il donne aux collectivités locales les moyens de leur action, à la région PACA, nos camarades refusent l'austérité décentralisée et font des contre-propositions, et en Haute-Normandie, ils ont quitté la séance plénière pour refuser le budget.

Partout, par nos votes, nos interventions, nos contre-budget, posons les actes d'une autonomie conquérente. Je vous invite à remonter toutes vos initiatives afin de les partager et de les inscrire dans une cohérence globale.

Des radicalités concrètes pour l'écosocialisme

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Mes cher-es collègues,

Le parti de Gauche pose l'écosocialisme comme nouvelle synthèse politique pour la gauche du 21 ème siècle.L'association la gauche par l'exemple vous présente sa contribution sur son site . Je vous propose une synthèse ici au travers du discours que j'ai prononcé à l'occasion des assises de l'écosocialisme de samedi dernier .Vous pouvez suivre ce travail sur ecosocialisme.com

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La Gauche par l'Exemple vous présente sa contribution aux assises de l'ecosocialisme organisées par le Parti de Gauche

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Nous, élus du Parti de Gauche, sommes porteurs du projet écosocialiste du Parti de Gauche. Parce qu’il bouscule les traditions de gauche, et parce qu’il fait la synthèse du meilleur de cet héritage, l'écosocialisme apporte des réponses globales aux défis écologiques, mais aussi industriels, économiques et démocratique auxquels nous confronte le capitalisme.

La sauvegarde de l’écosystème indispensable à la vie humaine est incompatible avec la logique expansive et mortifère du système productiviste.  Il est urgent d'opposer au capitalisme un projet de société basé sur la répartition des richesses, la planification écologique, la refondation républicaine et laïque de l’Etat.

Seule une gauche qui ne se résigne pas, qui replace au premier plan l'intérêt général humain et la notion de bien commun, dont le projet écologique oblige à remettre en cause la logique de marchandisation, la brevetabilité du vivant et le pillage des ressources naturelles, est capable de rassembler sur un projet de société radicalement différent et qui se soustrait aux pressions des intérêts dominants.

L'écosocialisme propose ce nouveau modèle d'émancipation au service de l’humain, au service du bien-vivre, parce qu’il s’enracine dans le long terme, incompatible avec le court terme des appétits capitalistes. Tout cela nous devons le porter dans nos pratiques militantes et d’élus. Nous devons nous impliquer dans le développement d'alternatives, de radicalités concrètes qui laissent entrevoir cet autre monde.

C’est dans la vocation de la Gauche par l’Exemple que de donner des preuves dans nos responsabilités locales qu’il est possible d’organiser la bifurcation, en interrogeant nos besoins et en réorientant production, échange et consommation en vertu de leur utilité sociale et écologique .

Nous devons imaginer un autre mode « d’habiter », ce qui implique une autre organisation spatiale urbaine et rurale, incluse dans le cadre du temps long auquel nous aspirons : ralentissons la ville ! Les temps de trajet entre domicile et travail, le temps que l’on consacre à la consommation, le temps passé à gagner sa vie pour ceux qui ont encore un emploi, tout ce temps aliénant réduit de manière dramatique le temps de l’émancipation, celui de la culture et de la vie sociale…bref de l’implication citoyenne hors de la domination consumériste.

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