Édito : Conseil National de la Résistance : cela fait 70 ans !

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Gabriel Amard à l'UNESCO... et on ne dirait pas. Je ne veux pas ici entamer un débat sur l'actualité de ce programme ou de son archaïsme. Ce n'est pas en regardant un calendrier que l'on reconnaît si un programme politique est pertinent ou pas. C'est en mesurant les propositions qui sont faites à l'aune des convictions qui sont les nôtres.

Lorsque l'on défend un projet écosocialiste, qui protège l'écosystème humain tout en ayant pour but d'émanciper le genre humain grâce au partage des richesses, le programme du Conseil National de la Résistance ne peut que nous parler. Écrit en réaction au nazisme et à la complicité de Vichy, dont la politique économique était ultra-libérale, le programme du CNR avait pour but d'instaurer des mesures économiques caractérisées par « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ». Le pouvoir du peuple contre l'oligarchie, en somme. Nous nous y retrouvons !


A travers des projets solidaires, de nature à unifier une Nation, comme la Sécurité sociale ou notre système des retraites, le CNR voulait également refonder la patrie républicaine en créant un socle commun d'acquis sociaux qui unissent tous les Français, par delà leur origine sociale, leur génération ou leur profession. Dans ces temps de crise, où nous avons l'impression que la société française se fragmente plutôt qu'elle ne se cimente, dans laquelle les intérêts contradictoires sont exacerbés plutôt qu'aplanis, c'est vers cette grande ambition qu'avait affichée le CNR que nous devrions tendre. Vers une planification écologique d'envergure, vers une réforme fiscale tournée vers le partage de ce qui est produit par tous, vers la gratuité des biens communs, ou vers « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques par les nationalisations ». Les guillemets sont de rigueur car il s'agit là encore d'une citation du programme du CNR.

Nos adversaires ne s'y trompent pas. Années après années, aidés en cela par des gouvernements serviles, ils cassent les acquis de la Libération, patiemment travaillés par tout ce que comptait la France de forces résistantes, allant du Parti Communiste à la droite non collaborationniste. Sous l'égide de Jean Moulin, que chacun est toujours prompt à vénérer, sauf lorsqu'il s'agit d'en défendre les réalisations concrètes comme les nationalisations, le CNR a élaboré le socle de notre nation contemporaine. Nous ne laisserons personne continuer de la démanteler. Nous ajoutons nos cris à celui des manifestants ces dernières années, à ceux  des meetings politiques de la gauche ; pour scander avec eux « Résistance ! ». Car comme le disait le regretté Stéphane Hessel, "Résister c'est créer ! Créer c'est résister »